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FMI: La Mauritanie possède des indices économiques encourageants et une réserve considérable en devise

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« Le Gouvernement Mauritanien a mis en œuvre une politique budgétaire de priorisation basée une stabilité macroéconomique pouvant engendrer une forte croissance économique équitable à même de protéger les populations les plus démunies dans un contexte caractérisé par des crises mondiales diversifiées ».

C’est ce qu’a déclaré M. Félix Fischer, chef d’une délégation du Fond monétaire international en visite en Mauritanie lors d’une conférence de presse, tenue vendredi après-midi, au palais des Congrès de Nouakchott.

Il a ajouté que le gouvernement mauritanien est en bonne voie pour protéger ses citoyens les plus démunis et réduire sa dette en moyen terme.

Introduisant la conférence, le Gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM), M. Mohamed Lemine Ould Dhehby, a déclaré que le FMI intervient généralement quand un Etat se trouve en situation de crise et en déficit monétaire et budgétaire, et que pour la Mauritanie ce n’est pas le cas. « Les réserves sont dans un état confortable et la politique monétaire adoptée est censée garantir la stabilité ».

Au plan social, M. Dhehby a souligné que la Mauritanie a renforcé ses filets sociaux, à travers ses institutions spécialisée qui interviennent sur l’ensemble du territoire national, et des autres politiques sociales devant améliorer les conditions de vie des habitants.

M. Ould Dhehby a précisé que la présente intervention du FMI en Mauritanie intervient dans un contexte caractérisé par les crises sanitaires et alimentaires et climatiques mondiales qui rend le déficit monétaire un enjeu majeur à l’échelle internationale.

Le gouverneur de la BCM a, par ailleurs, souligné que la moitié du montant dont bénéficie la Mauritanie dans le cadre de la Facilité Elargie du Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) du FMI pour un montant total de 64,40 millions de dollars provenant des Unités de Tirage Spéciales sera consacré aux recettes, ce qui permettra de diminuer la hausse des prix, et renforcer la réserve en devises

Pour sa part, le Ministre des Finances, M. Isselmou Ould Mohamed M’Badi, a passé en revue les domaines d’action du FMI, notant que cette institution intervient pour assurer la stabilité financière, la bonne conduite du commerce international, l’accélération du développement économique et la lutte contre la pauvreté.

Il a souligné que l’accord conclu entre la Mauritanie et le FMI prévoit la mise d’un programme économique qui s’étend sur une durée de 39 mois. « Il s’agit d’un soutien aux politiques économiques du pays ».

« En vertu de ce programme, un certain nombre de mesures ont été prises dont l’amélioration de la justice fiscale pour intégrer le secteur de l’informel dans l’assiette fiscale », a-t- il, conclu.

Evoquant les progrès en termes de réformes et les priorités de politiques économiques des autorités mauritaniennes dans le cadre d’un programme économique appuyé par la FMI, M. Félix a passé en relief les détails relatifs à l’accord conclu avec la Mauritanie au titre de la Facilité Elargie du Crédit (FEC) et du Mécanisme Elargi de Crédit (MEDC) du FMI.

« Ce programme vise à préserver la stabilité macroéconomique, et à renforcer les cadres de politiques budgétaires, monétaires et de gouvernance, afin de consolider les bases d’une croissance durable et inclusive », poursuit-il.

Réagissant à une question relative à la durée de séjour de la mission du FMI et son adaptation avec l’agenda chargé, le chef de la délégation a précisé que les négociations autour du programme avaient commencé il y a un an, comblées d’une série de discussions, lors de réunions annuelles des institutions Bretton Woods ce qui était largement suffisant.

Au sujet des domaines objets de l’accord, le responsable du FMI a mentionné la politique fiscale et budgétaire et la politique monétaire, tout en rappelant l’état des défis qui s’y imposent encore.

Pour ce qui est de la politique budgétaire, les deux parties se sont accordées sur un déficit primaire hors extractif, ce qui vise à stabiliser et à réduire la dette. « L’accord englobe, également, une politique fiscale et budgétaire destiné à minimiser l’impact de la volatilité des prix des matières premières ».

Il a ajouté que le ciblage des dépenses publiques a été jugé stable, soulignant que les dépenses publiques courantes en termes de subventions et de transferts connaitront des baisses considérables en 2023, par rapport à l’année 2022.

Ceci, ajoute- t-il, est dû, en bonne partie, à l’augmentation des prix du carburent, qui a été faite sur une forte recommandation du FMI, parce que la subvention de ces produits était couteuse pour l’Etat.

Au sujet de la dette, Fischer a expliqué que le programme conclu avec le FMI engendre, non seulement, un accord sur les politiques économiques mais aussi des financements concessionnels et additionnels des différents bailleurs de fonds.