« Un accord définitif a été trouvé avec l’Etat du Koweït frère pour le règlement du dossier de sa dette accumulée sur la Mauritanie, à travers la restructuration de la dette. Cet accord est le fruit d'efforts diplomatiques intenses parrainés par Son Excellence le Président de la République, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ».
C’est ce qu’a déclaré, jeudi soir, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Mauritaniens de l’Extérieur, M. Ismaël Ould Cheikh Ahmed, lors d’une conférence de presse avec ses collègues des finances et de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement.
M. Cheikh Ahmed a, par la suite, passé en revue le processus aboutissant à l’accord, les efforts du gouvernement, à travers ses visites au Koweït, en compagnie du ministre des Finances, au mois de juillet, dernier, le message du Président de la République qu’il avait transmis à l’Emir du Koweït et la visite effectuée récemment en Mauritanie par le ministre koweïtien des Affaires étrangères, et le message qu’il a transmis au Président de la République, et tout ce que cela a engendré en termes d’approfondissement des relations entre les deux peuples frères.
Le ministre a, enfin, rappelé que les gouvernements précédents ont entrepris, au cours des dernières décennies, de nombreuses démarches qui ne sont pas parvenues à trouver une solution satisfaisante pour les deux parties.
Pour sa part, le ministre des Finances, M. Mohamed Lemine Ould Dhehbi, a précisé que l’accord signé entre la Mauritanie et l’Etat du Koweït porte sur la restructuration de la dette koweïtienne et l’annulation de 95% des intérêts accumulés sur plus de trois décennies et l’investissement du reste dans des actifs présentant des opportunités d’investissement profitables aux deux pays.
Il a ajouté que le principal de la dette soit 82 707 600 $ sera remboursé sur une période de 20 ans, y compris un délai de grâce de deux ans, et à un taux d'intérêt annuel de 0,5 %.
M. Dhehbi a, également, cité les avantages de l’accord, en comparaison avec d’autres initiatives ; avantages qui résultent dans le fait que la valeur réside d’abord dans le taux d'annulation de 95 % ; taux qui dépasse celui des deux initiatives de restructuration de la dette les plus connues :
a - Initiative d'allègement de la dette des pays les plus pauvres (PPTE) survenue au début du millénaire dont le taux d’annulation était de 67% :
b- L'Initiative d'annulation de la dette multilatérale lancée en 2006, dont le taux d’annulation était de 90 %.
Le ministre des Finances a, également, évoqué les effets engendrés par ce dossier, resté en veilleuse pendant les trois décennies passées, malgré le niveau excellent des relations entre les deux pays.
« Cette dette passive a aussi affecté la confiance dans la capacité du pays à faire face à ses obligations et a affaibli les indicateurs de capacité d'endettement de notre pays », a-t-il fait remarquer.
S’agissant des origines de la créance, le ministre des finances a précisé qu’elle a été contractée dans les années soixante-dix du siècle dernier, et se compose de deux prêts et d'un dépôt auprès de la Banque centrale de Mauritanie :
1- Un prêt de 46 millions de dollars pour l'indemnisation des actionnaires lors de la nationalisation de la Miferma ;
2- Un prêt de 4,5 millions de dollars pour financer la participation de la SNIM dans le capital de la Samia ;
3- Un dépôt auprès de la Banque Centrale de Mauritanie d'un montant de 36 millions de dollars.
« Le montant principal de cette dette s’élève actuellement à 82 707 600 USD. Ce montant dont le paiement a été suspendu il y a environ 30 ans n'a fait l’objet d’aucune restructuration dans le cadre des initiatives d’allègement ou d'annulation passées », a-t-il conclu.
De son côté, le ministre de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, M. Moctar Ould Dahi, a précisé, en réponse à une question relative à la date du commencement du dialogue, et au rôle que le gouvernement compte jouer, qu’il revient à l’opposition et à la majorité présidentielle de déterminer la date du commencement du processus de consultations. » Il s’agit d’une affaire qui concerne les partis politiques. « Certains parlent de quatre semaines. Le président de la République est prêt à recevoir toutes les parties ».
Il a expliqué que le terme "dialogue" convient à la situation politique dans laquelle la tension est vive. Dans des situations d’apaisement comme celle qui règne actuellement, le terme « consultations » est le plus approprié, dans la mesure où les différents acteurs politiques sont devenus des partenaires au lieu des adversaires.
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